La rose rouge     
 




    Soliman le Magnifique1 avait choisi le palais de Topkapi2, situé près de la Corne d’ Or pour exercer son pouvoir. Il avait transformé en joyau architectural cette magnifique résidence vers laquelle ambassadeurs, émissaires et dignitaires convergeaient dans une procession sans fin vers la Sublime Porte3. Soliman aurait pu opter pour une vie idyllique de « sweet home » à la mode turque, car tout était propice  à l’amour  et à la volupté à la cour du  Sultan. Pourtant celui–ci avait opté pour une autre destinée, conforme à son tempérament fougueux. Son « hobby » consistait à guerroyer par monts et par vaux, quels que soient les caprices du temps. Il combattait son ennemi préféré Charles Quint à proximité de la ville de Buda4, ville convoitée par les deux protagonistes. En fin stratège, Soliman allait à la conquête de nouveaux territoires pour assurer sa défense.  Pendant ce temps, il laissait sa cour dans le palais de Topkapi se dépêtrer avec ses intrigues. Le Vizir Ibrahim Mustapha Pacha, son ministre sur place, gérait pour le mieux la situation en ayant adopté le principe de l’autorégulation. Soliman avait envoyé à celui-ci, une missive qui lui commandait de nommer un certain Osman comme nouveau Grand Eunuque de son harem.



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     Dès que Soliman eût rédigé la lettre, il la remit à un messager qui devait partir sur le champ. Puis, il reprit le combat avec ses troupes, perché sur sa monture. Il observait le camp adverse où il  pouvait discerner  l’Empereur  Charles Quint5, assis sur un siège improvisé dans la campagne magyar. Ce dernier aussi délaissait la cour d’Espagne afin de parcourir son empire où le soleil ne se  couche  jamais. Charles Quint scrutait le champ de bataille et parlait à un homme qui se trouvait à ses côtés. Il s’agissait d’Alphonso de Toboso médecin officiel de l’empereur que celui-ci avait pris en affection. Comme il en avait l’habitude, il prenait le pouls de son souverain. Il appuyait délicatement avec son doigt sur l’illustre avant-bras de son empereur pendant que les arquebuses crachaient du feu comme dans un feu d’artifice pour fêter la victoire.

-    « As tu as des nouvelles de ton fils, Camille ? » dit Charles Quint.

-    « Non hélas, plus depuis des mois  que nous avons eu vent d’une demande de rançon. »

-    « Ne t’inquiète pas Alphonso, j’ai réuni l’argent nécessaire, nous enverrons Philippo Garza Lopez  pour négocier sa libération. »

-    « Je ne sais comment vous remercier, Majesté. »


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la cour